L’Ailleurs s’étend

Ouvrage collectif

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L’ouvrage met à l’honneur la poésie guatémaltèque et ses voix contemporaines, ses luttes et ses envies, à travers les voix de Régina José Galindo, Luis Carlos Pineda, Rosa Chávez et Laurent Bouisset. Illustré par l’artiste Nicolas Guyot, L’Ailleurs s’étend propose un dialogue qui aboutit sur le concept de «tableau à lire» : chaque poème est illustré, chaque illustration est une peinture photographique unique révélée au bromure d’argent puis travaillée manuellement sur différents types de supports. Cette approche plastique s’est confondue aux textes qui en sont à leur tour devenus des images, mettant en avant le rapport dialectique de l’art visuel avec la littérature.

Les textes, quant à eux, laissent transparaître une profonde -et douloureuse- conscience de l’histoire contemporaine du Guatemala, pays traversé par un conflit asymétrique de 36 ans dont les plaies, pas encore refermées, reposent sur une troublante « mémoire du silence ». Mais plutôt que d’en cacher l’étendue, les voix poétiques choisissent d’en sonder la surface :

« J’aime les cicatrices / car la douleur y a trouvé sa forme / à mesure que la peau neuve a poussé / là où le sang avait coulé / là ou il y avait une blessure. »

Les auteurs

Nicolas Guyot est un artiste qui travaille de manière plastique un procédé photographique argentique à base de gélatine au bromure d’argent qui, utilisé comme une peinture, permet de donner corps et texture à ses photos. Volontiers à l’écart des canons contemporains, il peint en chambre noire ses images sur des supports très variés, jusqu’à ce que le travail fasse disparaître la photographie originelle pour donner naissance à une nouvelle image. S’inventent ainsi des toiles à l’aura poétique, comme des ombres indépendantes qui, avec le concours du spectateur, se convertissent en figures et cherchent à atteindre les sens.

Regina Galindo est née en 1974 dans la ville de Guatemala où elle vit et travaille. Sa poésie est éditée dans des anthologies et des revues. En 1999, la fondation Coloquia a publié son livre Personal e Intransmisible. En 2016, les éditions El Pensativo d’Antigua Guatemala publient son livre Telarañas. Son travail de performance a été montré dans des expositions individuelles et collectives, dont Mecanismos de Poder à la Frankfurter Kunstverein, Estoy Viva au PAC de Milan, ou encore Piel de Gallina à l’Artium de Vitoria en Espagne. Elle a participé à la Documenta 14, à la biennale de Moscou ainsi qu’aux 49ème, 51ème, 53ème et 54ème biennales de Venise. On a également pu voir son travail dans des lieux tels que le MoMA PS1, la Tate Modern ou le Musée Pompidou.

Rosa Chavez est née à San Andrés Itzapa, au Guatemala. D’origine Maya K’iche par son père et Kaqchiquel par sa mère, Rosa Chávez revendique ses racines pour le respect et la reconnaissance à la vie de ses aïeux, et aujourd’hui d’elle-même. Son œuvre comporte déjà plusieurs recueils publiés par des maisons d’édition guatémaltèques, parmi lesquels Casa Solitaria en 2005, Piedra Abaj’ en 2009, El corazón de la piedra et Quitapenas en 2010, AWAS en 2014 et ABYA YALA en 2017. Son œuvre est également présente dans différentes revues, pièces de théâtre, mémoires et anthologies de poésie en Amérique latine, en Europe et aux États-Unis.

Luis Carlos Pineda est écrivain, directeur et professeur de théâtre. En 2004, il fonde le groupe de théâtre politique et de création collective Andamio Teatro Raro. Il a publié deux compilations d’œuvres collectives, une œuvre de théâtre et une étude sur le théâtre social au Guatemala dans la revue Conjunto de la Maison des Amériques à Cuba ainsi que trois livres de poésie aux éditions Bizarra. Il a dirigé trois longs-métrages documentaires et un court-métrage sur le théâtre politique du Guatemala ; il a également participé à quatre longs-métrages de fic- tion. Il enseigne le théâtre dans différentes universités, institutions sociales et communautés.

Laurent Bouisset est poète, traducteur, créateur, avec le peintre guatémaltèque Erick González, du blog de création collective Fuego del fuego où il a fait connaître en France les poèmes de Luis Miguel Hermoza, Javier Payeras, Julio C. Palencia, José Manuel Torres Funes, Vania Vargas, Rafael Romero, Rosa Chávez et nombre d’autres auteurs d’Amérique latine traduits pour la première fois en français. Il a publié des essais et des poèmes dans différentes revues papier et en ligne (en France, au Canada, au Mexique, au Guatemala et au Honduras). En 2015, le recueil de poèmes Dévore l’attente est publié aux éditions Le Citron Gare, avec des images de l’artiste mexicaine Anabel Serna Montoya.

ISBN : 979-10-97210-02-1

Livre bilingue traduit par Laurent Bouisset.

70 pages / Quinze euros

Format 20×20 broché, papier texturé 160g